Elections générales 2017 : le journal – 10ème édition

Moyenne des intentions de votes selon Britain Elects :

  • CONSERVATIVES : 47.1%
  • LABOUR: 30.1%
  • LIB DEM: 8.7%
  • UKIP: 5.3%
  • GREEN: 2.7%

Dernier sondage Survation : CON 43 (-4), LAB 34 (+4), LDEM 8, UKIP 4.

Intentions de vote en Ecosse : SNP: 42% CON: 29% LAB: 19% LDEM: 6%

Cette remontée, dans les sondages tout au moins, est spectaculaire. En moins de trois semaines, les travaillistes ont réduit leur retard de plus de moitié.

Le chiffre du jour : 7 millions de Britanniques ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Ce lundi 22 mai est le dernier jour pour y remédier.

Un débat sans enjeu

Le premier débat télévisé s’est tenu sur la chaine ITV, en l’absence de la Première Ministre Theresa May et de Jeremy Corbyn. La confrontation a donc réuni Paul Nutall pour UKIP ; Leanne Wood des nationalistes gallois Plaid Cymru ; Nicola Sturgeon du parti nationaliste écossais SNP ; Tim Farron pour les Libéraux-Démocrates et Caroline Lucas pour les écologistes.

Confortant la bipolarisation qui se renforce à l’approche du scrutin du 8 juin, ce premier show n’a pas attiré les foules. Avec une audience moyenne aux environs de 1.6 millions de téléspectateurs, on est loin des 7.4 millions du débat qui réunissait tous les leaders en 2015. Difficile pour ceux qui ne vont pas exercer directement le pouvoir d’expliquer ce qu’ils feront au pouvoir.

Il apparaît néanmoins que Leanne Woord, Nicola Sturgeon et Caroline Lucas ont le plus convaincu, tandis que Tim Farron n’a pas brillé. Quant à Paul Nuttall sa prestation fut désastreuse, à l’image de son parti en plein naufrage. On retient sa difficulté à expliquer sérieusement comment il voit le Royaume-Uni évoluer sur l’immigration… La seule chose dont se souviendra le public c’est qu’il a, par deux fois, appelé Leanne Wood « Natalie ».

Au fil de ce débat, néanmoins, chacun aura mis en lumière ses axes de campagne.

Paul Nuttall a choisi de tacler les leaders des autres partis politiques sur le thème du Brexit auquel « ils ne croiraient pas » : « Ils ne croient pas que nous soyons assez grands ou assez bons pour être un pays libre sur la scène internationale. Si vous croyez que l’immigration et les aides internationales devraient être réduites, alors s’il vous plait, sortez et votez UKIP. »

Caroline Lucas a endossé les valeurs très britanniques de compassion et d’espoir : « Je demande aux gens de voter pour les Greens. Il s’agit de se lever pour des valeurs d’ouverture, de coopération et de compassion. Nous faisons face aux défis du changement climatique, au sujet duquel nous ne discutons pas assez. Nous pouvons construire un avenir plus confiant. »

Tim Farron a déclaré pour sa part, qu’il se bat « en faveur d’une vision de la Grande Bretagne pour laquelle cela vaut le coup de se battre ». Pour lui, le fait que Theresa May soit absente « démontre qu’elle ne s’intéresse pas aux électeurs. Les gens ont besoin de quelqu’un qui se battra pour eux ».

Leanne Wood a proclamé que les valeurs et principes du parti nationaliste Plaid Cymru sont des valeurs universelles. « Ni Theresa May ni le Labour ne feront du Pays de Galles une priorité. C’est pourquoi nous avons besoin d’une équipe forte qui défende le pays de Galles en priorité. »

Enfin, Nicola Sturgeon a affirmé qu’il faut une voix forte du SNP à Westminster. Pour elle le gouvernement Tory s’est identifié à UKIP. Souhaitant rassurer les électeurs hors de l’Ecosse, elle a martelé que le SNP « travaillera toujours en faveur de fortes valeurs de progrès ». Et pour ceux qui vivent en Ecosse, « le SNP se battra toujours pour le pays et fera de son mieux ».

Le lendemain Paul Nuttall a annulé la journée de campagne que devait consacrer UKIP à l’Essex. Le bus de campagne a eu un de ses rétroviseurs cassés. Quand ça ne veut pas…

Les tories tombent le masque

La plateforme programmatique conservatrice a été publiée. Au fur et à mesure que les propositions sont décortiquées, elle soulève davantage de  vagues. La direction du Labour décrit ce programme comme « une agression contre les retraités ». Les travaillistes sont rentrés dans le détail :

« Selon le manifeste conservateur, les personnes disposant d’avoirs d’un montant supérieur à 100,000 livres (incluant leur propre maison) devront désormais payer pour leur prise en charge ».

Que proposent les trois principaux partis ?

Lib Dems

  • augmentation de l’impôt sur le revenu de un pour cent, dont chaque livre sera reversée au NHS ;
  • Elimination du déficit pour les dépenses quotidiennes à l’horizon 2020 ;
  • Fixation par la loi d’un tarif minimum sur les alcools ;
  • Progression légère de l’impôt sur les sociétés pour passer de 19 (taux actuel) à  20% ;
  • Abolition des exemptions d’impôt sur les héritages ;
  • Révision complète des impôts et taxes et de leur répartition entre générations ;
  • Une « allocation de départ » d’un montant de 100 livres par semaines sera allouée aux nouvelles entreprises.

Tories

  • Le déficit sera éliminé « au milieu de la prochaine décennie » – soit dix ans plus tard que ce que George Osborne a promis en 2010 ;
  • Le salaire vital national pour les plus de 25 ans en lien avec la croissance du revenu moyen jusqu’en 2022 ;
  • Le revenu personnel dispensé d’impôt sera porté à 12,500 livres par an d’ici 2020, pour tenir une promesse de David Cameron ;
  • L’impôt sur les sociétés  sera réduit à 17%, l’un des taux les plus bas des pays membres de l’OCDE ;
  • Gel de la TVA ;
  • Les sociétés spécialisées dans l’évasion fiscale feront l’objet d’une régulation plus sévère, sans autre détails…

Labour

  • L’impôt sur les sociétés sera relevé à 26% pour les entreprises les plus importantes afin de financer le plan d’investissement des travaillistes ;
  • Une nouvelle taxe sera créée pour les sociétés « employant de nombreux salariés à des très haut niveau de rémunération » et la TVA sera relevée sur les sociétés de santé privées ;
  • L’impôt sur le revenu augmentera (sans que l’on sache encore de combien) pour les personnes gagnant 80,000 livres et plus par an ;
  • mais, pour 95% des salariés, il n’y aura aucune hausse des taxes ;
  • Les petites entreprises, les artisans et les commerçants disposeront d’un soutien incluant l’accès à des prêts dispensés par de nouvelles banques régionales de développement;
  • Les secteurs d’activité considérés comme vitaux pour le pays seront protégés, par la loi, de prises de contrôle agressives.

 

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