Après les attaques de Londres, les élections sont maintenues au 8 juin
La capitale britannique a été de nouveau la cible d’attaques dans la soirée de samedi. Elles ont débuté sur London Bridge et se sont conclues dans le sang à Borough Market, entraînant la mort de sept personnes et occasionnant 48 blessés, « au moins » selon les services de secours.
Les principaux partis politiques ont aussitôt suspendu leur campagne en vue des élections générales, qui se déroulent le 8 juin prochain. Seul le parti europhobe et anti-immigration UKIP a refusé de mettre sa campagne en pause. Son leader, Paul Nuttall, a estimé que « c’est précisément ce que les terroristes cherchent ».
Après un comité Cobra sur la sécurité intérieure, la première ministre a confirmé que les élections auront bien lieu jeudi, comme prévu.
L’attaque a commencé à 22h08 (heure de Londres) quand un van a commencé à faucher les nombreux piétons présents. Le véhicule a poursuivi sa route meurtrière vers Borough Market, un lieu particulièrement animé. Trois assaillants sont sortis de la camionnette et on attaqué les personnes à l’arme blanche.
Le carnage n’aura pas duré longtemps : entre le moment où la Metropolitan police a été alertée et celui où les terroristes ont été abattus, il s’est écoulé huit minutes. C’est dire la violence de l’assaut puisque, dans ce laps de temps, les assaillants ont tué sept personnes, en blessant 48 autres, selon le décompte ce dimanche 4 juin.
Les responsables politiques des principaux partis : conservateurs, Greens, Libéraux-démocrates et travaillistes se sont accordés sur la mise en pause de la campagne ce dimanche. Localement, le porte à porte et les distributions de tracts devraient continuer. Mais, à l’échelle nationale, les leaders observeront à nouveau le deuil, moins de deux semaines après l’attentat de Manchester.
Ce dimanche, Theresa May a dirigé une réunion d’urgence des services et ministères liés à la sécurité. A sa sortie, elle s’est exprimée brièvement devant la presse. Elle a annoncé une révision des politiques en matière de contre-terrorisme. Estimant que le Royaume-Uni pouvait faire preuve de « trop de tolérance envers l’extrémisme islamique », elle a également relevé :
« Nous ne triompherons pas de l’extrémisme par des opérations de contre-terrorisme mais en convainquant que nos valeurs sont les meilleures ».
Quelques voix se sont élevées pour interroger l’opportunité de suspendre le processus électoral et de décaler les élections. Cette hypothèse ne semble toutefois pas possible d’un point de vue légal. La convocation d’une élection à une date précise relève d’un texte de loi voté par le Parlement.
Or, en fixant le scrutin général au 8 juin, la chambre des Communes a prononcé sa propre dissolution. Elle ne peut donc ni délibérer ni adopter de nouveau texte. Le gouvernement n’est là que pour gérer les affaires courantes.
Mais c’est aussi en réponse au terrorisme que la travailliste Emily Thornberry, shadow secretary aux Affaires étrangères, a souhaité le maintien du scrutin : « Il faut que les élections aient lieu jeudi, il faut que les Britanniques relèvent le défi en allant voter en masse. Ainsi, nous soulignerons nos valeurs fondamentales et combien nous sommes différents des terroristes ».
Plus tôt, la numéro deux du shadow cabinet s’était exprimée sur la BBC pour mettre en lumière ce qui, selon elle, est à l’oeuvre :
« Nous sommes, pour le monde, l’exemple de ce qu’est une ville multiculturelle, aux nationalités multiples. Les terroristes veulent saper cela. Nous ne les laisserons pas faire. Notre réponse doit être de continuer à vivre ensemble, comme une communauté unie ».