Tommy Robinson emprisonné, l’extrême-droite replonge dans la violence

L’extrême-droite britannique n’est pas différente des mouvements qui pullulent à travers le continent. Le recours à la violence n’est jamais très loin. Les extrémistes anglais s’en sont donné à coeur joie le week end dernier à Londres, alors qu’ils manifestaient pour exiger la remise en liberté de l’ancien leader de l’English Defence League (EDL).

Tout commence le 25 mai 2018, lorsque Tommy Robinson est arrêté devant le tribunal de Leeds pour violation d’une décision de justice de restriction de reportage, alors qu’il filmait l’ouverture du procès des viols collectifs de Telford.  Il a été condamné à 10 mois de prison pour outrage au tribunal après avoir filmé et diffusé en direct sur Facebook les suspects. A cette condamnation se sont ajoutés trois mois supplémentaires correspondant au sursis d’une peine précédente. 

Après la condamnation et l’emprisonnement des responsables de Britain First, cette nouvelle incarcération constitue la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les proches de l’extrême-droite se fendent sur tweeter, lancent une pétition qui recueille plus de 600.000 signatures pour exiger la libération de Tommy Robinson. Au niveau international Tommy Robinson reçoit des soutiens tels Donald Trump Jr, du leader de l’extrême-droite néerlandaise Geert Wilders, de Petr Bystron (Alternative für Deutschland – AfD) et de la députée française (Les Républicains) Valérie Boyer. Enfin, dimanche la manifestation rassemblant un millier de sympathisant à tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre.  Au final, 5 policiers ont été blessés.

Tommy Robinson, Stephen Christopher Yaxley-Lennon pour l’état-civil, est surtout connu au Royaume-Uni pour avoir dirigé l’English Defence League de 2009 à 2013. Sa première condamnation remonte à 2003 quand il purge une peine de 12 mois de prison pour avoir agressé un policier. En 2004, il adhère au British National Party (BNP) qu’il quittera un an plus tard.

En 2004 Après avoir lu dans un journal que des islamistes recrutaient pour combattre aux cotés des Taliban en Afghanistan, il décide de faire quelque chose. Il crée alors un groupe qui s’appelle d’abord « Ban The Luton Taliban ». Il organise sa première manifestation de rue. Il reprendra la formule en 2009 quand un groupe islamiste brûle des coquelicots lors du passage d’une parade militaire en hommage aux soldats britanniques morts en Afghanistan.

Cette année, tout décolle. Tommy Robinson fonde avec son cousin un mouvement, l’United Peoples of Luton, dont le but est de « s’élever contre la montée de l’islam radical » et de « manifester pacifiquement dans les villes d’Angleterre et du Pays de Galles ».

L’English Defence Leage est née. Le mouvement comptera à son apogée plusieurs dizaines de milliers de membres, des centaines de milliers de sympathisants sur les réseaux sociaux. Il multiplie les manifestations de rues à travers le Royaume-Uni, dont la plupart se soldent par des affrontements avec la police, des dizaines d’arrestations et nombre de dégâts… L’EDL se retrouve impliquée dans nombre d’incidents qui valent à ses membres condamnations et emprisonnements. Tommy Robinson fera également un séjour en prison de 10 mois pour avoir tenté d’entrer en 2011 sur le territoire des Etats-Unis (ce qui lui était interdit en raison de son casier judiciaire chargé) et en 2014 il sera condamné à 18 mois de prison pour une affaire d’escroquerie.

Il quitte la direction du mouvement en 2013, estimant que la stratégie de l’EDL était inopérante et que les manifestations étaient inefficaces.

Un temps membre dirigeant de l’éphémère British Freedom Party, puis du non moins éphémère PEGIDA UK en 2016 (après une réunion publique de lancement réunissant 200 personnes), il s’est impliqué dans la constitution du groupe For Britain en compagnie de l’ex UKIP Ann Marie Waters. Sa carrière de journaliste pour le média d’extrême-droite canadien Rebel Media se poursuit comme lorsqu’il dirigeait l’EDL, entre deux séjours en prison.

 

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