The Women’s Equality Party s’organise en vue des prochaines élections générales

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Sophie Walker, porte parole du parti

Malgré une couverture médiatique réduite au minimum, The Women’s Equality Party (WEP) vient de franchir un cap important. La nouvelle organisation a tenu son premier congrès à Manchester (ville d’Emmeline Pankhurst, militante féministe dont les actions ont permis aux femmes d’obtenir le droit de vote), le 27 novembre 2016. Ce sont quelque 1,500 déléguées qui ont participé à l’événement. En l’espace de 18 mois, le parti tout neuf a rassemblé près de 65,000 adhérentes, bien plus que UKIP (32,000), au dessus des Greens (55,000). Ses effectifs se rapprochent de ceux des Libéraux Démocrates (80,000).

Lors de ses premières incursions à l’occasion des élections locales, le WEP à remporté 350,000 votes en Ecosse, au Pays de Galles et à Londres. Dans la capitale, la candidate et porte-parole du parti, Sophie Walker, a rassemblé 3.5% des suffrages. La leader du parti pour l’égalité des femmes a comparé la prestation de son organisation avec celle des Greens à leur fondation.

« Au début du parti écologiste, en 1974, il n’obtenait que 0.01%, a-t-elle indiqué au quotidien de centre-gauche The Independant. Alors, obtenir 5.2%, juste derrière UKIP et ses 6.6%, et battre George Galloway, nous rend plutôt heureuses.”

membres-du-wep-a-trafalgar-square-c-kate-blackwoodLa leader du WEP a taclé les principaux partis politiques du Royaume-Uni, soulignant que les Conservateurs et le Labour ont échoué à prendre des mesures significatives pour combattre les problèmes liés à l’écart des salaires entre hommes et femmes mais aussi les pensions des femmes, le coût des gardes d’enfants et la violence domestique.

« Les violences faites aux femmes sont une épidémie… Et la réponse de notre gouvernement est extraordinairement courte », a souligné Sophie Walker. Elle à également décrit un « système judiciaire injuste » à l’égard des femmes. Elle a appelé les déléguées du congrès à s’adresser à leurs Membres du Parlement afin qu’ils votent le 16 décembre 2016 pour s’assurer que le gouvernement tienne sa promesse de ratifier la convention d’Istanbul sur les violences faites aux femmes.

Le congrès du Women’s Equality a également adopté une plateforme en six points :

  • Egale représentation politique et dans les affaires ;
  • Egale représentation dans l’éducation ;
  • Salaire égal ;
  • Traitement égal des femmes dans les médias ;
  • Egalité des droits parentaux ;
  • Fin des violences faites aux femmes.

Women's Equality partyDécrivant ces 6 objectifs, la fondatrice du parti Catherine Mayer a relevé : « C’est une palette étroite. Nous n’avons pas pour objectif d’être un parti qui réponde à toutes les questions, comme par exemple ce qui devrait être fait en Ukraine ou ce qui devrait être entrepris sur l’environnement. Nous nous concentrons avant tout sur un agenda de l’égalité. Nous nous féliciterons si tout autre parti qui se retrouve sur nos positions sur l’égalité et l’inclusivité propose de travailler avec nous . »

Le parti n’est pourtant pas exempt de critiques. Sa direction et la grande majorité de ses membres sont blancs et de la classe moyenne.  Sophie  Walker a répondu que la diversité gagnait du terrain dans le parti et a affirmé que celui-ci défendrait les droits de salariés  de couleur, ainsi que des minorités LGBTQ et handicapées.

Dans un contexte où 191 femmes sont au élues au Parlement sur 650, le parti se structure avec en ligne de mire les élections générales de 2020. Reste à savoir comment le mouvement va résister aux pressions sur le vote utile dont sont déjà victimes les Green vis à vis du Labour party.

Un panel transpartisan a été créé sur les questions féministes. Il regroupe la fondatrice du WEP Catherine Mayer ; la conservatrice Nicky Morgan, ancienne ministre pour les droits des femmes et les égalités ; l’élue Lib-Dem à la Chambre des Lords Sal Brinton et la deputy leader du Green Party Amelia Womack. Selon le panel, le Labour a été sollicité. Le parti travailliste a, dans un temps, affirmé considérer l’idée et a annoncé sa participation. Laquelle n’est toujours pas traduite en actes.

Silvère Chabot

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