Ecosse : malgré les embûches le SNP parvient à faire voter son budget

Longue semaine pour le parti nationaliste Écossais SNP. Attaqué de toutes parts, il est parvenu à la dernière minute à obtenir un accord avec les Green pour faire adopter son budget au parlement régional d’Edinburgh. Le SNP est tenu de passer des compromis, il lui manque deux sièges pour avoir la majorité absolue.

Le plan budgétaire de dépenses qui s’élève à plus de 30 Milliards de Livres à pu être voté grâce un deal de dernière minute avec les écologistes qui ont négocié leur accord en échange d’une hausse de 160 millions de livres en faveur des conseils et services publics locaux (éducation, santé etc).

Pour le Labour et les Tories écossais, les Greens n’auraient obtenu que de piètres avancées. Les deux partis d’opposition estiment qu’ils auraient du demander beaucoup plus. Patrick Harvie, co-leader des Scottish Greens, estime au contraire qu’il s’agit des plus fortes concessions budgétaire que l’on ait pu voir à Holyrood, tout en affirmant rester critique sur la politique fiscale du SNP qu’il juge trop timide. Les écolos soulignent tout de même que les salaires les plus élevés et les 374.000 écossais les plus riches paieront plus d’impôts que s’ils vivaient en Angleterre.

Les services publics locaux vont donc bénéficier de 130 Millions de livres de la réserve centrale et de 30 millions en provenance des impôts. Sauf que le compte n’y est pas pour le Labour. Les travaillistes locaux estiment que le gouvernement de Nicola Sturgeon met toujours en oeuvre 169 millions de coupes budgétaires.

Kezia Dugdale, leader du Scottish Labour, a  déclaré que les Greens « font office de feuille de vigne dont les nationalistes veulent et ont désespérément besoin (…) les changements de taux de taxations annoncés aujourd’hui représentent 29 millions d’argent frais ». C’est, selon elle, 10% de ce qu’il faudrait pour compenser les coupes budgétaires. Et un trentième de ce que réclamaient les Greens dans leur manifeste électoral. Pour la jeune élue, les Greens ont « abandonné la gauche progressiste ».

Pour Willie Rennie, des Scottish Liberal Democrats, « au lieu de promouvoir un pays vert et fort, le parti Green a simplement aidé le SNP à faire passer un budget grisâtre  et timoré ». Les cinq élus libéraux-démocrates ont voté contre le budget.

Mais Nicola Sturgeon et le SNP disposent de 63 sièges à Holyrood. Avec l’apport des 6 élus Green, le vote définitif du budget à la fin du mois de février s’annonce finalement plus aisé.

La crispation autour de ce budget s’explique aussi par la proximité de nouvelles élections locales. Crédité de 47% des intentions de vote aux prochaines en mai prochain, le SNP compte bien prendre Glasgow au Labour. Les travaillistes se dirigent vers une nouvelle débâcle alors que les sondages les placent à 15%, tandis que les tories culminent à 27%. Les Greens espèrent que l’accord passé sur le budget se traduira électoralement. Ils attendent notamment que les électeurs du SNP tiendront compte de leur bonne volotné. Le scrutin proportionnel avec plusieurs préférences pourrait jouer en leur faveur.

Silvère Chabot

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