Soirée électorale mitigée pour le Labour, Jeremy Corbyn fragilisé

Deux sièges étaient remis en jeu hier soir. Deux bastions du Labour : Copeland et Stoke-On-Trent ont connu des sorts différents. L’un,  bastion historique tombe au profit des Tories au pouvoir tandis que l’autre résiste aux ambitions de l’extrême-droite.

A Stoke-On-Trent, le Labour party ressort rassuré de sa confrontation avec le leader du parti d’extrème droite UKIP, Paul Nuttall qui perd pour la sixième fois une élection législative. C’est un échec cuisant pour celui qui prétendait remplacer le labour. Gareth Snell, l’emporte largement avec 37 % des suffrages contre 24,7 % pour UKIP ; 24.5 % pour les tories, 9.8  % pour les Lib Dems, 1.39 % pour les Green.

Nutall a écarté toute démission de son poste de leader de UKIP après cette défaite, en la minimisant :

 » laissez moi tranquille, je ne suis leader que depuis 12 semaines »…

Mais la joie fut de courte durée, une demie heure après cette victoire, la défaite s’annonçait dans le Nord.

A Copeland, au coeur du pays Labour, c’est une défaite jugée « humiliante », un bastion du parti depuis 1924. Les tories ont une nouvelle élue (signe de leur misogynie électorale habituelle, dans cette circonscription ou ils pensaient la bataille perdue d’avance, ils avaient désigné une femme candidate).  Trudy Harrison l’emporte. Pour la première fois depuis 35 ans, le parti au pouvoir parvient à gagner une législative partielle.

Certains pensent que la tactique électorale du Labour, qui a mis tout son poids sur la défense du système publique de santé (le NHS), n’a eu aucune prise dans cette circonscription qui emploie 10.000 salariés de l’industrie nucléaire. Les tories ont concentré leur campagne en ne cessant de rappeler l’hostilité de Jeremy Corbyn au nucléaire, en le présentant comme une menace pour l’emploi, rappelant une interview sur ITV. Dans cet entretien, Corbyn a refusé à quatre reprises de soutenir la construction du futur réacteur à Sellafield.

Le Labour menait la bataille dans une circonscription dont il était sorti vainqueur par 2,564 voix de majorité. L’ancien élu Jamie Reed, très critique vis à vis de Jeremy Corbyn à accepté un poste sur le site nucléaire de Sellafield. Le Labour recule de 5%, les tories en gagnent 8 :

Conservateurs 44.25 %, Labour 37.34 %, Lib Dems 7.34 %, UKIP 6.52%, Green 1.66 %.

On notera par ailleurs que les conservateurs dans la même soirée ont perdu deux sièges de conseillers locaux sur trois au profit des Libéraux-Démocrates qui confirment leur remontée et leur capacité à battre les tories.

Jeremy Corbyn ressort de cette soirée électorale fragilisé. Si l’aile droite du parti ne peut plus argumenter sur l’incapacité du Labour à battre UKIP, il n’en demeure pas moins que perdre un bastion face aux conservateurs au pouvoir renforce ses critiques sur l’incapacité de Jeremy Corbyn à emmener le parti vers la victoire aux élections générales de 2020.

Pour Theresa May, cela reste une bonne soirée électorale. Deux partis d’oppositions se retrouvent neutralisés. Ces résultats laissent espérer aux tories des gains dans des terres considérées comme des bastions du Labour.

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