Europe : le Labour se lance en faveur du maintien

Ce mardi 1er décembre, le Labour party lance sa campagne officielle dans le cadre du référendum pour ou contre le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne. Dans une période agitée pour le principal parti d’opposition britannique, ce sujet fait, presque, l’unanimité. Pas moins de 213 des 231 Membres du parlement, dont l’intégralité du Shadow Cabinet, ont formé un groupe favorable au maintien au sein de l’Union. Souhaitant se démarquer des tories, après la calamiteuse bien que victorieuse campagne bleu et rouge contre l’indépendance de l’Ecosse en 2014, le parti travailliste va faire vivre ses propres positions pour expliquer pourquoi il s’engage pour l’Europe.

C’est le MP pour Hull West et Hessle, Alan Johnson, ancien Home secretary, qui dirige la campagne travailliste. Se démarquant de la campagne trans partisane Britain stronger in Europe, elle entend revendiquer « une Europe sociale qui protège les travailleurs ». Jeremy Corbyn a, par ailleurs, expliqué que cette campagne va de pair avec « la volonté du Labour de poser sur la table un agenda progressiste de réforme de l’Union européenne », aux antipodes du projet Cameron qui n’a d’ambition que de ressusciter le marché unique européen en vidant l’Union de toute sa substance politique. De l’autre côté de la Manche, les directives européennes sur le travail constituent des avancées notables, en regard de la législation sociale en vigueur dans le pays. Deux directives sont particulièrement chères au cœur du Labour et du mouvement syndical : celle sur le temps de travail qui garantit les congés des travailleurs ainsi que les temps de de repos et celle qui donne aux salariés temporaires les mêmes droits en matière de paie et de conditions de travail qu’à leurs homologues permanents.

Alan Johnson, un ancien postier, dirige la campagne travailliste

Alan Johnson, un ancien postier, dirige la campagne travailliste

C’est pourquoi le leader travailliste peut sans rougir affirmer : « Le Labour a toujours milité pour que la place de la Grande-Bretagne conduise à une meilleure protection mais aussi à plus de droits pour les salariés sur leur lieu de travail et nous continuerons à nous battre pour l’emploi et la sécurité de tous les Britanniques ». Un discours marqué par la proximité avec le mouvement syndical qui voit dans les textes issus de la Commission européenne des avancées notables en faveur de la classe ouvrière britannique. Le Trade Unions Congress pourrait ainsi saisir la Cour européenne des droits de l’Homme si le projet de loi conservateur actuellement en débat sur les droits syndicaux venait à être adopté.

Alan Johnson a réendossé les habits de postier qu’il portait en 1975 lors du référendum sur l’entrée du Royaume-Uni en Europe. Il a sorti un discours orienté nettement vers une classe ouvrière, dont beaucoup estiment qu’elle a basculée en direction du Brexit, la sortie :

Ce référendum concerne les emplois. Les emplois qui mettent la nourriture sur la table pour des millions de familles britanniques. Cela concerne les entreprises du pays. Les entreprises qui comptent sur l’Europe pour des échanges générant 26.5 milliards de livres chaque année. Et ce référendum porte sur un meilleur avenir. Un avenir qui vient de la Grande-Bretagne prenant toute sa place à la table en ne tournant pas le dos au monde. Nous ne pouvons pas mettre des emplois, l’économie – notre avenir – en danger. C’est pourquoi je suis pour le maintien de la Grande-Bretagne en Europe.

Le lancement de la campagne officielle du Labour a lieu, symboliquement, à Birmingham, au cœur des Midlands, une région qui a particulièrement souffert de la crise depuis les années 1970.

Nathanaël Uhl

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