Pays-de-Galles : Carwyn Jones échappe à une commission parlementaire pour « menaces » au sein du gouvernement local

Carwyn Jones n’a pas fini de subir les conséquences du suicide de Carl Sargeant, son ancien ministre aux communautés. Le premier ministre travailliste du Pays-de-Galles a échappé, à deux voix, à une commission d’enquête de l’assemblée nationale galloise. La demande a été déposée par les conservateurs, avec l’appui des nationalistes de Plaid Cymru, après que des accusations de pression au sein même du gouvernement régional aient été proférées par des anciens membres ou conseillers.

Ces mises en cause, pour le moins graves, ont émergé après que Carl Sargeant, activiste travailliste et ancien ministre en charge des communautés du Pays-de-Galles, a mis fin à ses jours. Il avait été viré du gouvernement après avoir été lui même accusé de « conduite inappropriée » par plusieurs femmes. Dans la foulée, des anciens membres et collaborateurs du gouvernement régional gallois ont évoqué une « atmosphère toxique« , la généralisation des « menaces » et de « l’intimidation » pour « miner l’autorité de certains ministres ».

Steve Jones, ancien conseiller média de Carwyn Jones et un de ses soutiens dans la campagne en vue du leadership du Welsh Labour jusqu’en septembre 2014, a notamment affirmé :

« Certains ministres ont vu leur autorité sapée par des conseillers de premier plan, au travers de jeux de pouvoirs, pour exercer un contrôle bien peu raisonnable sur le gouvernement et le premier ministre lui-même ».

L’ancien conseiller a précisé ses accusations en relevant que Carl Sargeant aurait été particulièrement ciblé en raison de sa « fragilité« . Son agenda et ses propositions législatives auraient été fait l’objet d’une surveillance « hors de propos« . Un ancien ministre du cabinet, Leighton Andrews, a confirmé les accusations.

Dans un premier temps, Carwyn Jones, leader du Welsh Labour et premier ministre du Pays-de-Galles, a affirmé que ces mises en cause étaient sans fondement. Puis, il a indiqué qu’elles avaient été « traitées » à l’époque. Cette contradiction à elle seule justifie une enquête. Carwyn Jones a sollicité l’enquêteur indépendant du gouvernement écossais pour que ce dernier procède à une investigation indépendante.

Mais le groupe conservateur à l’assemblée nationale du Pays-de-Galles a voulu pousser son avantage. Appuyé par les membres nationalistes de la Senedd, ils ont déposé une motion afin de traduire le premier ministre devant la commission parlementaire chargée de contrôler ses activités.

La Senedd, siège de l’assemblée nationale galloise

Le débat a eu lieu mercredi 29 novembre dans une ambiance tendue. Les membres travaillistes de l’assemblée galloise ont accusé certains de leurs anciens camarades de « chercher à régler des vieux comptes en utilisant la mort » de Carl Sargeant. A l’issue d’un vote tenu, après avoir été repoussé, en fin de soirée, la commission d’enquête parlementaire a été repoussée par 29 voix contre 27. L’investigation indépendante, elle, continue son travail.

Mais Carwyn Jones se trouve en position fragile désormais. Son gouvernement est minoritaire, le parti travailliste ne dispose en effet que de 29 sièges sur 60. Les mises en cause tombent donc bien mal.

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